vendredi 6 mai 2016

De l'oiseau chantant dans l'arbre

"J'ai envie de baiser ! J'ai envie de baiser ! J'ai envie de baiser ! J'ai envie de baiser ! J'ai envie de baiser ! J'ai envie de baiser ! J'ai envie de baiser ! J'ai envie de baiser ! J'ai envie de baiser !"

Voilà la traduction du concert de séduction musicale qu'offrent nos chers volatiles dans les forêts printannières. À moins que les plumés n'aient un sens de l'esthétique ? Certains chantent inlassablement des heures d'affilée ; voilà qui semble bien compliqué pour annoncer la simple reproduction, presque triviale. Et nous autres, bipèdes sans ailes ? À quoi riment nos chants et musiques ?

"J'ai envie de baiser ! Piou piou piou !"

L'art inutile n'existe pas, tout comme la chose inutile n'existe pas. Certains artistes prétentieux aiment mépriser ce qui est utile et concret, et se vantent de "faire des choses inutiles". Mais alors, mon cher artiste, que se passe-t-il lorsque l'on supprime l'art d'une société ? S'il était aussi inutile que tu le prétendais, les choses ne seraient alors pas si mal que ça sans art, n'est-ce pas.

"J'ai envie de baiser ! Tchiip piou piou"

Nous autres bipèdes terrestres, inventons des imaginaires (que ce soit dans la musique ou n'importe quel art) parce dans le monde réel, il faut bien l'admettre, on se fait sacrément chier. Depuis que nous avons troqué notre volonté de puissance contre une sécurité et un conformisme social et qu'il suffit de faire du rien pour survivre, les fictions ne servent non plus à nous entraîner ludiquement à faire face aux futurs dangers du monde, mais à nous réfugier de l'ennui permanent de la réalité. L'évolution génétique étant bien plus lente que l'évolution sociale, nous sommes des guerriers sanguinaires frustrés pour toujours.

"Pioupioupiou ! Je veux niquer !"

J'ai déjà observé et écouté certains de ces volatiles chanter inlassablement,  sautillant gaiment sur leurs petites branchettes, torsionnant leur cou pour moduler le son et créer une mélodie extrêmement complexe dont les règles harmoniques n'ont rien à voir avec notre musique usuelle. Pourquoi se fatigueraient-ils à produire une telle musique juste pour baiser ? Si l'on empêchait un de ces oiseaux de chanter, qu'en adviendrait-il ? Pourquoi les oiseaux pipotent-ils avec autant d'ardeur ?

"J'ai envie de niquer ! Thiiiiiip !"

Et les bipèdes sans ailes, alors ? Pourquoi autant de bordel autour de la triviale reproduction ? Comment ce simple acte a-t-il pu devenir la mission sacrée des individus, leur accomplissement ultime autour duquel tant de symboles grotesques s'accrochent comme autant de guirlandes moches pendant la période de Noël ? Quelle est la généalogie de la reproduction des humains et ses dérivés aussi foireux que douteux ?

"Thiiiiptchip piou piou. Je veux baiser !"

1 commentaire:

  1. j'veux niquer! j'veux niquer! j'veux niquer ! ça me rappelle vraiment qqchose.... il me semble t'avoir décodé le chant du merle autour d'une maison de montagne de cette façon il y a bien des années... hahaha je vois que la graine a bien germé.

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